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Les petits déjeuners continentaux : mieux que la détox

Au diable les privations de début d’année, les « détox » improbables, les bonnes résolutions qui nouent l’estomac. A Elysis, les petits matins de 2022 commencent en fanfare dans les senteurs de pain grillé, d’œufs et de café. Sous la houlette de Grégory, l’équipe restauration a proposé à tour de rôle, à tous les étages, des petits déjeuners continentaux propices à stimuler tous les sens. Œufs brouillés ou sur le plat, omelettes, saucisses, bacon… mais aussi crêpes, toasts et pain perdu : de quoi se souvenir que le petit déjeuner est sans doute le repas le plus important de la journée, et commencer ses activités sur une note agréable, comme dans les grands hôtels.

Evelyne Schmitter laisse une forte partie de son âme à Elysis… mais pas ses cartons

Dans son bureau de la rue Leydenbach, à Luxembourg, elle fait ses cartons… et le travail ne manque pas. Evelyne Schmitter a tout gardé : les faire-part de naissances, les souvenirs de mariages, les photos de réceptions. Dix-neuf ans déjà qu’elle s’est installée dans les murs encore frais d’Elysis pour en prendre la direction, séduite par le projet original de ses fondateurs. Deux décennies à voir s’urbaniser le Kirchberg, et à vivre avec des équipes soudées et durables : les rotations courtes ne sont pas dans l’ADN d’Elysis. Le 1er janvier, elle sera officiellement retraitée… mais continuera à prêter un œil et une main au développement de notre nouvelle structure d’Esch-sur-Alzette.

Difficile de ne pas fusionner l’image d’Evelyne Schmitter avec celle d’Elysis ; difficile pourtant de l’assimiler totalement avec notre marque. La directrice originelle de notre maison a eu plusieurs vies professionnelles, et c’est justement pour cela qu’elle a sauté dans un train à peine lancé, parce qu’il complétait son parcours dans les soins de santé, et qu’il correspondait à sa vision d’une prise en charge active et novatrice du grand âge.

Séduite par le modèle novateur d’Elysis

« J’étais responsable des soins chez SERVIOR à Dudelange depuis à peine un an quand j’ai été séduite par Elysis, qui était en cours de création. J’y suis entrée officiellement comme directrice le 1er septembre 2002, se souvient Evelyne Schmitter. Claude Hemmer, qui était responsable du lancement, m’avait présenté le projet, qui prévoyait un centre de jour, de la revalidation, un nouveau concept de prise en charge, avec une ouverture à toutes les techniques thérapeutiques… bref, tout ce qui fait Elysis aujourd’hui. »

« J’ai rencontré à Paris Patrick Metais, le gériatre qui avait développé ce concept. Je le connaissais déjà, et sa vision de la prise en charge correspondait totalement à la mienne. Elle est bien résumée dans notre slogan : « rajouter de la vie aux années ». Quand les soins de base sont terminés, la vie des résidents commence seulement, et elle se passe avec le kiné, l’ergothérapeute ou les éducateurs… Nous avons instauré ce modèle bien avant la réforme de l’assurance-dépendance, et avons employé dès le départ nettement plus de thérapeutes que les organisations similaires. Cela a toujours été notre force. »

« J’ai eu la chance aussi d’avoir la confiance de John Castegnaro, qui était à l’origine de ce projet Elysis, et qui m’a confié la direction de cette maison. Son décès, survenu en 2012, m’a beaucoup affectée et a laissé un grand vide dans mon quotidien. »

Avec John Castegnaro (à droite) et le docteur Patrick Metais

« Quand on sent des compétences, il faut booster les gens »

Moins de deux mois après son arrivée, Evelyne Schmitter a vu la maison, aujourd’hui si vivante, se peupler progressivement, en commençant par le 2e étage. Le long processus a duré plus d’un an. « La configuration des étages était aussi très novatrice, comparable aux « cantous » français, des foyers de jour à l’ambiance familiale. Nous y avions prévu une cuisine, une salle à manger, un salon… et les postes des soignants en position centrale. »

Si le concept était connu, il restait à le mettre en œuvre. Il fallait engager tout le personnel, et mettre de l’huile dans les rouages pour enclencher la machine. « Le maître-mot, pas seulement pour le lancement mais aussi pour la suite, c’est vraiment ‘communication’ : il faut être présent, expliquer, manager, former… Elle est vraiment capitale, cette formation du personnel. Quand on sent des compétences, il faut booster les gens», estime Evelyne Schmitter. Pas étonnant : elle a été enseignante au Lycée technique des professions de santé à Esch-sur-Alzette , et son parcours précédent en Lorraine, comme infirmière rurale et responsable d’une association de soins à domicile, indique à souhait une inclination pour la découverte et la mobilité. Bref, à Elysis, une fonction et un métier ne constituent pas une prédestination, ni une impasse. « Il n’y a rien de plus navrant que quand quelqu’un s’en va parce qu’on n’a pas pu lui donner l’opportunité d’aller plus haut. Les formations, c’est important ; garder les gens, ce l’est tout autant ! Si nous avons aujourd’hui un musicothérapeute de talent, ce n’est pas pour rien. Nous avons aussi été en pointe dans les formations sur la douleur et les soins palliatifs. Nous avons vraiment été précurseurs dans une foule de choses… qui sont devenues obligatoires pas la suite. Mais nous devons rester à la pointe : qui n’avance pas recule. Et ces avancées, ce sont celles de toutes nos équipes. Nous avons très rapidement mis en place une gestion et évaluation de la qualité au sein de la maison . Nous étions une des premières maisons à utiliser l’outil d’autoévaluation E Qalin, nous venons d’obtenir notre deuxième certificat. »

L’amertume du Covid

Dans les cartons d’Evelyne Schmitter, les souvenirs continuent de s’entasser. Le souvenir des centenaires. Les croisières sur le Marie-Astrid. L’inauguration du Snoezelen et de la salle de bain thérapeutique qui porte le nom de l’ancien président Castegnaro. La période Covid, qui coïncidait pratiquement avec son passage à la direction générale, et à un contact moins systématique avec la communauté qui vit et travaille à Elysis, lui laissera un souvenir amer. « C’est une frustration complète. Avant, j’avais l’habitude d’aller manger à tous les étages, avec nos pensionnaires. Ils ont besoin de nous voir, de nous toucher ».

Elle ne quitte pas totalement Elysis, puisqu’elle accompagnera l’ouverture de notre nouvelle maison d’Esch-sur-Alzette, prévue à l’été 2022. Ce bâtiment fait un peu partie de son legs moral à l’association, puisqu’elle s’est efforcée d’y mettre tous les points forts d’Elysis, et d’éviter les erreurs qui avaient pu être commises il y a vingt ans. Un nombre d’ascenseurs en suffisance, par exemple… « Ce n’est pas ‘mon ‘ projet, mais je m’y suis impliquée à fond », sourit Evelyne Schmitter. « Ce projet est né il y a 10 ans par la volonté du conseil d’administration de l’époque, et j’ai été appelée pour l’accompagner avec M. Castegnaro, notre ancien président. Depuis je m’y suis impliquée à fond. Après, il faudra donner une âme à la maison. Cela fait partie des responsabilités de la direction. Ce qu’il y a de moi au Kirchberg ? Je crois que j’y ai instauré un côté familial, accueillant, une ambiance chaleureuse, un esprit collaboratif. Je pense avoir bien utilisé les compétences ; d’ailleurs tous les responsables actuels sont généralement des personnes qui ont progressé dans la maison. »

Le bien-être des résidents… et des soignants

Aux équipes d’Elysis, elle aimerait laisser un message. « Restez toujours à l’écoute ! Gérez la maison de façon familiale, avec une approche toujours humaine. Le côté humain est primordial, vis-à-vis des pensionnaires, bien sûr, mais aussi vis-à-vis du personnel. Un soignant doit recevoir beaucoup de considération pour pouvoir en donner. Son bien-être est essentiel. Y veiller fait aussi partie de la philosophie d’Elysis. »

Evelyne Schmitter ne cache pas que sa vocation à s’investir dans les soins aux personnes âgées est venue d’un grand-père malade, décédé alors qu’elle n’avait que onze ans. Si elle quitte une profession, son naturel ne l’abandonne pas. Elle qui s’investit déjà dans sa commune, en Lorraine, se prend à rêver de nouveaux projets de la même veine. « Ce qui me plairait bien, c’est de créer dans les villages des logements pour personnes âgées, dans un cadre intégré, intergénérationnel, fait de petites maisons équipées de tout le confort et de tous les éléments de sécurité pour des seniors conservant un certain taux d’autonomie ».

Mais d’abord, les voyages, le piano, les chevaux… Encore quelques cartons à boucler, dans ce bureau du Kirchberg, auquel son chien Gaya ne sait pas encore qu’il va devoir renoncer lui aussi. Une nouvelle vie commence pour Evelyne Schmitter… mais jamais très loin d’Elysis.

 

 

Du changement à la direction d’Elysis, dans la continuité

Quelques changements, dans la continuité, pour la communauté d’Elysis en ce début d’année 2022. Madame Evelyne Schmitter a pris sa retraite, après vingt ans passés à la tête de notre maison du Kirchberg, puis à la direction générale. Monsieur Frédéric Piromalli, qui était directeur d’Elysis Kirchberg, devient directeur général d’Elysis asbl. Il assurera aussi la direction de notre nouvelle maison d’Esch-sur-Alzette. Madame Corinne Fornacciari est nommée chargée de direction de la maison de soins Elysis-Kirchberg. Nos meilleurs vœux de réussite à tous pour leurs nouvelles fonctions ou projets.

Evelyne Schmitter

 

Soins palliatifs : de nouveaux certificats pour Elysis

En matière de soins palliatifs, Elysis a toujours su proposer des compétences affirmées. Trop souvent associée uniquement à la fin de vie, cette discipline complexe recouvre un spectre beaucoup plus large, lié au caractère incurable d’affections qui peuvent se prolonger longtemps. Alors que la spécialité est aujourd’hui très encadrée, sous l’égide de l’association Oméga 90, nous ne sommes pas peu fiers d’avoir obtenu de nouveaux certificats saluant la formation continue de notre personnel. Plusieurs de nos collaborateurs ont obtenu le certificat de sensibilisation aux soins palliatifs. Deux ont terminé la formation d’approfondissement en soins palliatifs, et deux autres la formation des formateurs. En présence de la ministre de la Famille Corinne Cahen, trois représentants d’Elysis ont été honorés au nom de notre maison et de leurs collègues.

Le marché de Noël : des visites par étage, en petit comité

Comme il vaut mieux éviter les grands rassemblements, le marché de Noël se prolonge toute une semaine, cette année, dans la « salle de kiné », au rez-de-jardin. Tour à tour, étage par étage, les pensionnaires ont droit à une visite quasi privé des stands où sont proposés à la vente les bricolages réalisés par les résidents, sous la conduite de l’équipe thérapeutique. De la musique et des couleurs, mais aussi quelques gâteaux : de quoi trouver son petit caprice de Noël.

Avec saint Nicolas, distribution de mandarines et chocolat

La tradition a été respectée, et le grand saint n’a pas failli au rendez-vous du 6 décembre : Nicolas, dit le « Kleeschen » a pris plusieurs heures pour faire le tour de notre maison du Kirchberg ce lundi, et adresser un petit mot à chacun de ses résidents. On ne peut que s’émerveiller en constatant à quel point les siècles n’ont pas de prise sur la mémoire du vieil évêque, polyglotte, parfaitement au courant des faits et gestes de chacun, comme s’il les côtoyait tous les jours.

S’il avait laissé son âne dans le garage, saint Nicolas était accompagné de son père fouettard, qui n’a heureusement pas dû sévir. Seul signe visible de son grand âge, outre sa barbe blanche : il a emprunté les ascenseurs pour faire sa tournée, guidé par Sandra à travers les différents salons, et même certaines chambres. Les grands enfants sages ont reçu des mandarines et du chocolat aux couleurs d’Elysis. Merci à saint Nicolas et à ceux qui l’ont accompagné.

Du concret : le Comité de vie sociale améliore la qualité de vie à Elysis

Est-ce l’envie ou la nécessité ? Le besoin s’est manifesté pendant la crise du covid : communiquer, dialoguer, expliquer… Les mesures sanitaires amplifiaient les exigences d’information, et même de justification. Chez Elysis, le dialogue et la transparence ont toujours été des maîtres-mots. Mais pourquoi pas les formaliser, pour être sûr qu’ils soient, plus qu’une maxime, une habitude bien ancrée ?

Durant la période de protection sanitaire en rapport avec l’épidémie de Cocid19, Frédéric Piromalli, notre directeur était soucieux de trouver un moyen d’améliorer la communication entre nous tous. Il a confié à Sandra Mellinger, notre psychologue, la mission de réfléchir sur ce sujet. Elle-même était convaincue qu’il fallait trouver « un moyen pérenne de communiquer » avec les résidents. « Il fallait créer un lieu de parole et d’écoute, et y impliquer la direction, les salariés, les familles… », raconte-t-elle. Rien de révolutionnaire : de tels organes sont même obligatoires dans certains pays. Mais pour Elysis, c’était un tournant intéressant, enrichissant.

Ainsi est né le Comité de vie sociale, organe aujourd’hui essentiel d’Elysis. Il se réunit tous les trimestres et rassemble des représentants du conseil d’administration, de la direction, des salariés, des familles… et évidemment des pensionnaires d’Elysis.

Le but n’est pas d’y amener des problèmes personnels, mais de mettre sur le tapis des sujets concernant la communauté d’Elysis, dans son ensemble ou en partie. « A cause des mesures sanitaires, la première réunion s’est tenue en petit comité, entre résidents et personnel », se souvient Sandra. Et de fait, l’assemblée est vite devenue un lieu de discussion autour du coronavirus, de l’explication des règles, et de ce qui était fait pour protéger les résidents, et de l’importance de la vaccination.

Des familles très motivées

Depuis lors, un conseil assidu et motivé s’est constitué. Avec une représentation assez remarquable des familles, dont six membres assistent aux réunions du comité. « Les remarques et suggestions sont toujours faites dans une optique positive, avec des propositions originales et enrichissantes », note la psychologue, qui est aussi l’animatrice de ces rencontres, soigneusement préparées.

Du concret ?
– La réalisation d’un album photo complet de tout le personnel pour que les résidents puissent identifier chacun ; en période de port du masque, ce « trombinoscope » va dévoiler 120 visages.
– La pose de miroirs dans les ascenseurs. Narcissisme ? Du tout ! Cela permet de faciliter les manœuvres de recul de ceux qui évoluent en chaise roulante.
– La possibilité d’utiliser des cartes bancaires au salon de thé.
– La lutte contre le bruit, par une sensibilisation du personnel… et quelques réglages de portes
– La possibilité, pour les familles, d’utiliser les escaliers et pas uniquement les ascenseurs.
– La réfection des châssis de fenêtre les plus exposés

Améliorer la qualité de vie

Mais aussi la création de « chambres de l’erreur », un instrument de formation en situation réelle, qui consiste à immerger le personnel dans des pièces où il doit déceler des anomalies comme un matelas mal gonflé, une fenêtre anormalement ouverte, une prise électrique non sécurisée… Cette idée originale est venue du représentant de la famille d’un résident, qui avait découvert de système dans une autre entreprise.

Les réunions n’ont rien d’une formalité ni d’un prétexte : soutenues, elles durent deux heures. « Je les prépare avec nos seniors pour pouvoir être leur porte-parole s’ils se trouvaient brusquement intimidés. Des tours de table systématiques sont proposés, pour que les plus timides n’omettent pas de donner leur avis. Ce qui m’apparaît très positif, c’est qu’on aborde dans ces réunions des sujets qu’on ne traiterait pas autrement, et on trouve des idées pour résoudre les problèmes. C’est un peu comme un conseil de famille. La ligne conductrice reste toujours l’amélioration de la qualité de vie dans notre maison. »

Toutes et tous à l’œuvre pour habiller Noël

Noël reste sans conteste un moment unique de l’année, parce que cette fête est attachée à la mémoire de chacun: sons, goûts, émotions… comme un carrousel de souvenirs qui reviennent. Pour mieux s’imprégner de la célébration, les résidents d’Elysis sont mis à contribution pour préparer les décorations. La créativité n’a pas d’âge, et permet de joindre l’utile à l’agréable: ces intermèdes de bricolage entretiennent la cohérence spatio-temporelle des pensionnaires. Ces fabrications leur permettent de garder une autonomie en entretenant leur dextérité ainsi qu’une psychomotricité fine, lors du découpage, collage, ou assemblage…

Les capacités de chacun, ainsi que leurs envies, pilotent la réalisation des objets de décoration. Leur créativité personnelle est mise à contribution par le choix des couleurs, des matière.  A chacun ses goûts, à chacun son oeuvre. Ces bonnets à pompon ne manquent pas d’allure!

L’exercice a des vertus de réminiscence: il leur rappelle les décorations qu’il y avait chez eux pour Noël et les entraîne au partage des souvenirs. Entretenir la mémoire autour de doux souvenirs, c’est aussi la magie de Noël.

Documents

Novembre, mois de la raclette

Merci aux Suisses, qui ont inspiré et réchauffé notre mois de novembre : en ce début de saison froide, quoi de plus festif et roboratif qu’une bonne raclette pour se caler l’estomac et se sentir réchauffé et requinqué ? Du fromage fondu, quelques pommes de terre et de la charcuterie : un vrai régal. Sous la houlette de notre service restauration, les pensionnaires se sont régalés, étage par étage.

La Gedenkfeier : un hommage aux défunts, un tribut aux familles et au personnel

Il flotte longtemps dans nos murs, le souvenir des défunts qui ont vécu à Elysis. Dans une maison de soins, bien sûr, il faut apprendre à vivre avec le deuil. Mais on ne s’y habitue jamais vraiment. Si, dans l’imaginaire collectif, le départ du pensionnaire apparaît presque comme une issue naturelle, la réalité est tellement plus complexe : les sentiments humains ne s’accommodent pas d’équations froides et simplistes.

Le décès des résidents, à Elysis, est une réalité. Pour nos équipes, qui ont vécu avec le défunt, l’ont assisté, aidé, encouragé, ri avec lui, partagé ses peines ou sa douleur, chaque fenêtre qui se referme est un déchirement. Avec sa famille, aussi, des relations parfois très fortes, longues et intenses se sont nouées. La disparition de l’être cher claque comme un couperet à ce rapport intense. Avec le lot de frustrations qui peut l’accompagner, quand on a pour profession de soigner et d’aider, et qu’on a fait sienne la devise d’ajouter de la vie aux années.

Un jalon dans le processus de deuil

Depuis 2012, à l’instigation d’Omega 90, l’association luxembourgeoise pour la promotion des soins palliatifs et l’accompagnement de deuil, Elysis organise deux fois par an une Cérémonie du souvenir. Cette manifestation émouvante vise à reprendre contact avec les familles qui le souhaitent, autour de la mémoire du défunt, et d’évoquer le disparu dans son dernier cadre de vie. Pour les familles, mais aussi pour notre personnel, elles constituent désormais un jalon important dans le processus de deuil d’un être cher.

Cet automne, Elysis a célébré la mémoire de ses derniers défunts lors d’une « Gedenkfeier » plus dense que d’habitude, puisque le Covid en avait empêché la tenue pendant les périodes de restrictions. Poèmes, chansons et évocation des défunts se sont mêlés dans un hommage en trois langues, ponctué par l’allumage de bougies dédiées aux défunts, et la remise d’une fleur aux  membres des familles qui avaient choisi de s’associer à la cérémonie. Tous ne reviennent pas nous rendre visite : un deuil, si personnel, n’appelle pas les mêmes expressions de chaque individu. Pour les familles qui souhaitent se recueillir chez nous une dernière fois, l’occasion nous paraît en tout cas fort importante. Solennelle mais conviviale, la cérémonie est ponctuée par une discussion autour d’un verre.

Pour les soignants, boucler la boucle

Delphine Diederich est kinésithérapeute à Elysis. Coordinatrice de ces cérémonies, avec une équipe d’une demi-douzaine de volontaires, elle souligne à quel point ces instants sont utiles pour le personnel également. « C’est important pour nous de revoir les familles. Dans notre métier, nous ne pouvons pas garder un contact froid, froidement professionnel. Ce serait contre nature. Nous sommes obligés d’avoir une approche émotionnelle, de parler autant avec nos pensionnaires qu’avec leurs familles ou ceux qui les entourent. On s’attache aux gens, à leurs proches. Cela d’autant plus que des familles entières séjournent à Elysis : mari, épouse, frère, sœur… C’est vraiment une communauté de vie, avec tous les sentiments que cela suppose. »

« Si je me suis engagée dans cette démarche du souvenir, c’est parce que j’estime important de boucler la boucle, de ponctuer un départ par une note positive. On ne sait pas faire abstraction d’un décès. Quand un résident nous quitte pour toujours, nous restons souvent sans nouvelles de la famille pendant plusieurs mois. La revoir nous permet de marquer vraiment l’épilogue, de faire nous aussi notre deuil dans cette note de commémoration. »

 

A tous les étages, des albums photos témoignent de ceux qui ont vécu là.

« Si je savais que c’est peut-être aujourd’hui la dernière fois que je te vois dormir, je t’embrasserais très fort et je prierais pour pouvoir être le gardien de ton âme. »

« Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je te dirais ‘je t’aime’ sans stupidement penser que tu le sais déjà. »

« Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne souvent une autre possibilité pour faire les choses bien, mais au cas où elle se tromperait et si c’est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t’aime, que jamais je ne t’oublierai. »

Prononcées lors de la Cérémonie du souvenir, ces paroles de Gabriel Garcia Marquez ont sonné particulièrement juste chez les participants.